La Grande Guerre en traduction (1970-2020) : une littérature au cœur des disciplines et des enjeux mémoriaux
Clara Folie, doctorante, UCLouvain
Un rapide coup d’œil à la partie « Œuvres et courants littéraires » de l’incontournable bibliographie Cent ans – et plus – d’ouvrages sur la Première Guerre mondiale en Belgique 1 permet de constater d’emblée la diversité des thématiques, approches, méthodes et disciplines des recherches sur la littérature de la Grande Guerre, menées par des historiens, historiens de la littérature, spécialistes des études sur la mémoire, des translation studies, ou simples aficionados de la Grande Guerre.
Cet article a pour objectif d’illustrer brièvement la variété de la littérature belge sur la Première Guerre mondiale et l’évolution de la recherche belge sur cette dernière vers l’interdisciplinarité. Mais aussi et surtout, de démontrer l’intérêt d’une étude des traductions intra-belges entre le français et le néerlandais de la littérature sur des évènements du passé. Plus particulièrement, des évènements aux mémoires divergentes entre les communautés linguistiques francophone et néerlandophone belges, comme la Grande Guerre, et les nombreux enjeux mémoriaux, identitaires, culturels, politiques qu’elle soulève, de même que les traductions, dans la Belgique fédérale entre 1970 et 2020.
Une Grande Guerre littéraire
Comme le résume Sophie de Schaepdrijver, « la Grande Guerre est une guerre littéraire, et sa mémoire doit beaucoup à des chefs d’œuvres et à l’énorme production littéraire sur la Guerre (…) »2. En effet durant le conflit et dans la sortie de guerre, toute une production littéraire se développe car nombreux sont les Belges qui prennent la plume, qu’ils soient des soldats dans les tranchées ou des civils en territoire occupé, qu’ils soient novices ou possèdent déjà une expérience de la pratique de l’écriture. Cette littérature, avec ou sans intention littéraire, prend des formes variées (poésie, romans, journaux de campagne, journaux intimes, chroniques, pièces de théâtre…), est basée sur une propre expérience de guerre ou sur le fruit de l’imagination, et sera publiée, ou pas, durant ou après la guerre. Certaines connaissent un franc succès dans la sortie de guerre, mais la majorité tombe dans l’oubli lors, et du fait de la Seconde Guerre mondiale. Le réveil des mémoires locales et familiales, la multiplication des recherches scientifiques et la mobilisation d’institutions (centres d’archives, musées…) à l’approche de son Centenaire entraînent l’exhumation de nombreux témoignages et traces littéraires, dont certains sont (ré)édités, ou encore traduits.
Cette résurgence de la thématique de la Grande Guerre trouve aussi place dans les différents genres de la littérature contemporaine belge, comme l’illustre le succès des récits prenant place durant la Première Guerre mondiale ou traitant de sa mémoire, comme dans les romans de Xavier Hanotte tels Manière noire (1995), De secrètes injustices (1998), Derrière la colline (2000), ou Les lieux communs (2002), ou encore Godenslaap d’Erwin Mortier (2009), mais aussi, et surtout, le succès retentissant de Oorlog en Terpentijn de Stefan Hertmans (2013). Ce dernier livre, basé en partie sur les mémoires de son grand-père ancien combattant, retrace l’enfance et la vie après la guerre en passant par l’expérience des champs de batailles de ce dernier. Paru à la veille du Centenaire, il est vendu à plus de 200,000 exemplaires en néerlandais, traduit en plus de 20 langues3 et est l’« un des premiers monuments sur la Grande Guerre de la littérature néerlandophone contemporaine »4.
Dans la recherche scientifique, la Grande Guerre revient également au cœur des préoccupations, même si ce retour se matérialise déjà dans les années 1980, après une longue pause à l’ombre du second conflit mondial. Il est notamment marqué par une diversification progressive des méthodes et thématiques de recherche, tandis que l’approche du Centenaire suscite une augmentation manifeste du nombre de recherches et publications sur le sujet. Entre 1985 et 2018, 13,338 livres, ouvrages ou articles sur la Belgique ou les Belges dans la Grande Guerre ont été édités, en Belgique ou à l’étranger, avec un pic évident en 20145. On assiste donc à l’approche du Centenaire à une multiplication des publications, éditions, rééditions, traductions de livres en tout genre sur le sujet.
Évolution historiographique et pistes de recherche
Notons tout d’abord le tournant culturel dans le champ des études sur la Grande Guerre dans les années 1990, s’illustrant notamment par les recherches sur la culture de guerre de Laurence van Ypersele et le renouveau historiographique initié en 1997 par l’ouvrage de Sophie de Schaepdrijver, De Groote oorlog 6, dans lequel elle fait usage de nombreuses sources littéraires. Le tournant linguistique des sciences sociales opéré dans les années 1980 revalorisait également la langue, faisant porter l’attention sur l’analyse du discours. De nouvelles thématiques de recherche ont émergé en relation avec la linguistique et les études littéraires7, par exemple l’usage des langues derrière le front. Ce nouveau champ croise les préoccupations liées aux enjeux mémoriaux, suscitant l’intérêt pour l’étude du conflit linguistique belge, de son exacerbation pendant et après la guerre, et des mémoires qui en découlent.
Malgré la multiplication progressive des publications, la littérature datant de ou sur 14-18 resta pourtant peu mobilisée jusqu’au tournant des années 2000, à l’exception de quelques œuvres et auteurs. Se sont majoritairement les historiens qui les utilisent comme sources de la période étudiée, les interrogeant au crible de la critique historique et laissant bien souvent de côté leur composante littéraire8. C’est à nouveau Sophie de Schaepdrijver qui donne une place centrale à la littérature de la Grande Guerre dans ses recherches9, comme l’illustre son article « Death is Elsewhere : The Shifting Locus of Tragedy in Belgian Great War Literature » (2002), dans lequel elle étudie l’impact de la littérature de guerre belge sur les mémoires collectives néerlandophones et francophones. Les traces écrites de la Grande Guerre ou les romans contemporains font progressivement l’objet de recherches sous des angles variés et pluridisciplinaires, comme celles de l’historien Nicolas Mignon qui étudie à travers l’œuvre littéraire de l’auteur et ancien combattant Robert Vivier l’évolution de sa mémoire de la guerre10. Vers 2007-2008, nous constatons une série importante de projets et de colloques rassemblant des historiens, historiens de la littérature, linguistes et autres chercheurs autour de projets interdisciplinaires sur la Grande Guerre et/ou sa littérature et faisant évoluer les perspectives d’étude11. Le corpus littéraire de et sur la Grande Guerre suscite donc un intérêt renouvelé et une interdisciplinarité croissante12, culminant avec par exemple le projet MEMEX WWI13. La thématique des traductions, auparavant traitée par quelques rares recherches d’historiens belges portant sur la littérature de la Grande Guerre et ses enjeux mémoriaux, par exemple Sophie de Schaepdrijver14, est désormais plus couramment l’objet de recherches au carrefour des disciplines et méthodes.
En tant qu’historienne, trois perspectives de ces recherches interdisciplinaires suscitent notre intérêt pour l’étude des traductions du corpus de la Grande Guerre : les identités et transferts culturels, les translations studies et les études sur la mémoire (trans)culturelle. Premièrement, les liens établis par l’histoire culturelle et littéraire avec les méthodes relatives aux concepts d’identités et de transferts culturels. Pour ne donner qu’un exemple, les recherches de Reine Meylaert analysent, entre autres, les politiques de traduction dans l’état multilingue et multiculturel belge, et ses débats idéologiques et linguistiques dans l’entre-deux-guerres, le rôle des traductions dans les productions et reproductions d’idéologies linguistiques, mais aussi la circulation des identités culturelles à travers les transferts culturels notamment via l’étude des médiateurs culturels15.
Deuxièmement, des spécialistes des translation studies 16 se penchent sur des cas d’étude relatifs à la Première Guerre mondiale, comme Jack McMartin et Paola Gentile sur la production et la circulation internationale du roman de Stefan Hertmans, cité précédemment, à travers ses traductions et sa circulation dans le champ littéraire transnational17. Elke Brems, Reine Meylaerts et Myrthel Van Etterbeeck se sont quant à elles intéressées à la production, la traduction et les réceptions de l’œuvre du moine et soldat Martial Lekeux d’abord à travers son inscription dans la culture de guerre dans l’après-guerre, et ensuite lors de sa réédition à la veille du Centenaire18. Ces cas d’étude permettent d’appliquer à l’histoire culturelle et au corpus littéraire belge de la Grande Guerre les méthodes des translations studies, que sont l’étude du paratexte, de la circulation des traductions et de leur réception, et l’analyse des acteurs et des réseaux impliqués, le tout en lien avec le contexte de production et de réception de ces œuvres.
L’approche qui nous semble particulièrement prometteuse consiste à croiser les intérêts et méthodes des translation studies et des études de la mémoire culturelle pour les appliquer à la littérature de la Grande Guerre. Cette perspective de recherche a été explorée par Elke Brems, qui prolonge notamment les réflexions d’Astrid Erll et Ann Rigney sur les études de mémoires culturelles19, et plus particulièrement à travers la question du développement des mémoires transculturelles20. La littérature et la traduction peuvent alors être envisagées comme des supports de mémoires culturelles, agissant comme des processus mnémoniques de circulation de la mémoire. Selon Elke Brems, « en regardant comment les textes du passé voyagent en traduction, j’ai un aperçu du fonctionnement de la mémoire culturelle dans la culture cible [de réception de la traduction C.F.]. Et en étudiant les traductions à la lumière de la mémoire culturelle, je peux les discuter dans une perspective historique : comment elles aident ou pas une “utilisation” du passé dans le présent. (…) »21.
Elke Brems a notamment appliqué cette réflexion à la littérature de la Grande Guerre à l’approche du Centenaire. Elle a par exemple constaté en Flandre l’effort de transformation de la mémoire culturelle par la réintroduction d’anciens textes littéraires dans le répertoire contemporain au travers de leur réédition et leur mise en ligne, par la production de nouveaux textes relatifs à la Grande Guerre, ou encore par la traduction d’une partie de la littérature étrangère22. Ce sont les enjeux relatifs à ces traductions que nous abordons principalement dans notre recherche.
Cette dernière s’inscrit au cœur du projet de recherche collectif Traductions littéraires intra-belges depuis 1970 BELTRANS, qui regroupe dix académiques, chercheur⸱cheuse⸱s et doctorant⸱e⸱s, et est mené conjointement par l’UCLouvain, la KULeuven et la KBR grâce à un financement BELSPO dans le cadre du programme BRAIN-be 2.0. Cette recherche inédite, pour cette période de l’histoire de Belgique et à cette échelle, a pour objectif de quantifier, cartographier et analyser les flux23 de traduction intra-belges (par leurs auteurs, scénaristes, dessinateurs, etc.) entre le français et le néerlandais entre 1970 et 2020, et en identifier les acteurs, institutions, politiques et réseaux de traduction. Pour cela, une base de données est constituée par nos collègues de la KBR, reprenant un corpus de traductions de tous les genres littéraires visant l’exhaustivité. Nous contextualisons et questionnons par ailleurs les transferts culturels24 véhiculés par ces traductions à la lumière de l’histoire littéraire belge, mais aussi d’une période de conflit linguistique, de fédéralisation croissante, d’une montée en puissance de l’autonomie politique, économique et culturelle des entités. Par des études qualitatives, nous étudions la réception de ces traductions 25 au sein des deux communautés, tant les succès que les échecs, les malentendus, de même que les stratégies de cadrage et de médiation, notamment par le paratexte26.
Au cœur de notre propre recherche se trouvent donc les flux de traductions entre le français et le néerlandais à partir d’une perspective historique sur différentes thématiques, dont la Première Guerre mondiale. Tout d’abord au sein du corpus de la non-fiction et de l’histoire scientifique, mais aussi plus généralement la production livresque à caractère historique, dans les genres littéraires de la bande dessinée, de la littérature de jeunesse, des fictions ou de la poésie – genres étudiés par mes collègues doctorants Ewoud Goethals et Timothy Sirjacobs (FWO) – et qui serviront de perspectives d’études complémentaires.
À la lumière des liens entre mémoire, nationalisme et identité27, la littérature, qu’elle soit scientifique ou de fiction, mais aussi les traductions, sont des éléments constitutifs de la construction de la mémoire et se situent au cœur des enjeux des conflits, et d’autant plus quand ces derniers ont une dimension linguistique comme c’est le cas dans la Belgique multilingue et multiculturelle. Les transferts et l’entrée de littérature traduite viennent nourrir et construire la mémoire du conflit, et regorgent d’enjeux et de motifs identitaires, mémoriaux, mais aussi culturels et économiques (avec par exemple l’attraits des grands anniversaires sur les politiques éditoriales). Les traductions de cette littérature de et sur la Grande Guerre venant d’autres espaces linguistiques et culturels sont au cœur des enjeux mémoriaux, et permettent une étude inédite des problèmes, asymétries, divergences, incompréhensions ou au contraire les points convergents dans le traitement mémoriel entre les deux communautés linguistiques.
L’étude de la traduction de la recherche historique, comme une mise en abîme, doit permettre de porter un regard neuf sur l’historiographie culturelle intra-belge et connectée, ou non, dans un contexte plurilingue. Elle permet in fine de mettre en perspective la production belge traduite ou non sur certains sujets dans les deux communautés. Ceci afin d’éclairer d’éventuels décalages de mémoire et de traitement de certains évènements historiques, débats sociétaux ou questionnements identitaires entre les deux communautés, mais aussi les spécificités de l’histoire contemporaine belge.
Webreferenties
- BELTRANS: https://www.kbr.be/fr/projets/beltrans/
Referenties
- Tallier, Pierre-Alain, et Onghena, Sophie, Cent ans – et plus – d’ouvrages historiques sur la Première Guerre mondiale en Belgique. Honderd jaar – en meer – geschiedschrijving over de Eerste Wereldoorlog in België (Bruxelles : Archives générales du Royaume, 2019).
- Traduction personnelle. de Schaepdrijver, Sophie, « Woord vooraf », dans : Deauville, Max, Tot aan de Ijzer (Bruxelles : De Schorre, 2014), 8.
- McMartin, Jack et Gentile, Paola, « The transnational production and reception of “a future classic”: Stefan Hertmans’s, War and Turpentine in thirty languages », Translation Studies, 13:3 (2020), 271.
- Van Etterbeeck, Myrthel et Peeters, Kris, « België (aflevering 2) – Over fictie en waarheid, beeld en verbeelding in de hedendaagse roman over de Eerste Wereldoorlog », Témoigner-Getuigen, 120 (2015), 180.
- Tallier, Pierre-Alain, et Onghena, Sophie, Cent ans – et plus – d’ouvrages historiques sur la Première Guerre mondiale en Belgique, op. cit., 42.
- de Schaepdrijver, Sophie, De Groote oorlog : het koninkrijk België tijdens de Eerste wereldoorlog (Amsterdam : Atlas, 1997).
- La variété de ces thématiques linguistiques dans la Grande Guerre est particulièrement illustrée et visible dans les deux ouvrages suivants : Walker, Julian et Declercq, Christophe (dir.), Languages and the First World War : Communicating in a Transnational War (Basingstoke : Palgrave Macmilan, 2016) ; Walker, Julian et Declercq, Christophe (dir.), Languages and the First World War : Representation and Memory (Basingstoke : Palgrave Macmilan, 2016).
- Pierre Schoentjes explique cela par le fait qu’une partie des chercheurs littéraires tenaient la littérature de la Grande Guerre en peu d’estime jusqu’au début des années 2000 (Schoentjes, Pierre « Introduction. 14-18 : le regard des romans » dans : Schoentjes, Pierre (dir.), La Grande Guerre. Un siècle de fictions romanesques (Genève : Droz, 2008), p. 8) à quelques exceptions près évidemment, par exemple Deflo, Frederik, De literaire oorlog. De Vlaamse prozaliteratuur over de Eerst Wereldoorlog (Wevelgem : Kreatief, 1998).
- de Schaepdrijver, Sophie, « Death Is Elsewhere : The Shifting Locus of Tragedy in Belgian Great War Literature », Yale French Studies, 102 (2002), 94-114 ; de Schaepdrijver, Sophie, « Vile times : Belgian interwar literature and the German occupation of 1914-1918 » dans : Tallier, Pierre-Alain et Nefors, Patrick (dir.), Quand les canons se taisent. Actes du colloque (3-6 novembre 2008) (Bruxelles : Archives générales du Royaume, 2008), 535-554 ; de Schaepdrijver, Sophie, « Drie Vlaamse scrijvers en de Groote Oorlog : Over de oorlogaantekeningen van Virginie Loveling, Stijn Steuvels en Cyriel Verschaeve », Yang, 3:4 (2001), 468-481 ; de Schaepdrijver, Sophie, « Een gemene tijd. De bezetting van 14-18 en de Belgische prozaliteratuur van het interbellum », dans : Erfzonde van de twintigste eeuw. Notities bij 14-18 (Anvers : Houtekiet Atlas-Contact, 2013), 213-223.
- Mignon, Nicolas, Les Grandes Guerres de Robert Vivier (1894-1989). Mémoires et écritures du premier conflit mondial en Belgique (Paris : l’Harmattan, 2008).
- Par exemple : Jaumain, Serge et alii (dir.), Une guerre totale ? La Belgique dans la Première Guerre mondiale. Nouvelles tendances de la recherche historique. Actes du colloque international organisé à l’ULB du 15 au 17 janvier 2003 (Bruxelles : Archives générales du Royaume, 2005) ; Laserra, Annamaria, Leclercq, Nicolas et Quaghebeur, Marc, Mémoires et Antimémoires littéraires au XXe siècle. La Première Guerre mondiale. Colloque de Cerisy-la-Salle, 2005, 2 vol., (Bruxelles : Lang, 2008) ; Roland, Hubert et Schoentjes, Pierre, Textyles. Revues des lettres belges de langue française, n° 32-33, 14-18 : une mémoire littéraire (Bruxelles : Le Cri, 2007) ; Schoentjes, Pierre et Theeten, Griet, La Grande Guerre : un siècle de fictions romanesques. Actes du colloque 13-15 mars 2008, Université de Gand, In Flanders Fields Museum Ypres (Genève : Droz, 2008).
- À titre illustratif et non-exhaustif : Amez, Benoit, Dans les tranchées : les écrits non publiés des combattants belges de la Première Guerre mondiale. Analyse de leurs expériences de guerre et des facteurs de résistance (Paris : Editions publibook, 2009) ; Brems, Elke, « Deugdelijk uurtje of historisch moment? Het œuvre van Jozef Simons » dans: Lensen, Jan, Stynen, Ludo et T’Sjoen, Yves, De stekelige jaren. Literatuur en politiek in Vlaanderen 1929-1944 (Gent : Academia Press, 2014) 145-168 ; Buelens, Geert, Europa Europa ! Over de dichters van de Grote Oorlog (Amstedam : Ambo, 2008) ; Chielens, Piet et Trogh, Pieter (dir.), De geschreven oorlog. Anthologie van teksten van het front in België, 1914-1940 (Anvers : Manteau, 2016) ; Frédéric, Madeleine, « Les romans belges relatifs à 14-18 : plaidoyer contre l’oubli », dans : Linze, Georges, Les enfants bombardés (Bruxelles : Editions Labor, 2002) ; Schoentjes, Pierre, Fictions de la Grande Guerre. Variations littéraires sur 14-18 (Paris: Classiques Garnier, 2009) ; Tilleul, Jean-Louis et Vandecasteele, Louis (dir.), 14-18 en bande dessinée et en littérature de jeunesse. Temps et enjeux d’une thématique guerrière (Namur : Presses universitaires de Namur, 2018) ; Van Etterbeeck, Myrthel, « Het ogenblikkelijke of het toekomende, wie heft gelijk », De Moderne Tijd, 1:1 (2017), 51-77 ; Van Etterbeeck, Myrthel et Peeters, Kris, « België (aflevering 2) – Over fictie en waarheid, beeld en verbeelding in de hedendaagse roman over de Eerste Wereldoorlog », Témoigner-Getuigen, 120 (2015), 176-182.
- MEMEXWW1 (Reconnaissance et ressentiment : expériences et mémoire de la Grande Guerre en Belgique) est un projet de recherche pluridisciplinaire mené de 2014 à 2018 par des historiens, politologues, spécialistes de la littérature et des translations studies et psychologues autour de la mémoire, l’expérience et les émotions de guerre, le patrimoine et la littéraire. Pour les résultats de ce projet de recherche, voir notamment : Warland, Geneviève (dir.), Experience and memory of the First World War in Belgium : comparative and interdisciplinary insights (Münster : Waxmann, 2018).
- de Schaepdrijver, Sophie, « Death Is Elsewhere: The Shifting Locus of Tragedy in Belgian Great War Literature », Yale French Studies, 102 (2002), 111-112.
- Meylaerts, Reine, « “La Belgique vivra-t-elle ?” Language and Translation Ideological Debates in Belgium (1919-1940) », The Translator, 13:2 (2007), 297-319 ; Lobbes, Tessa et Meyaerts, Reine, « Cultural Mediators and the Circulation of Cultural Identities in Interwar Bilingual Belgium», Orbis Litterarum, 70:5 (2015), 405-436.
- Sur l’émergence, le développement et l’établissement de cette discipline, voir : Munday, Jeremy, « Translation Studies », dans : Gambier, Yves et van Doorslaer, Luc (dir.), Handbook of Translation Studies, 1 (Amsterdam : Benjamins, 2010), 419-428.
- McMartin, Jack et Gentile, Paola, « The transnational production and reception for “a future classic”: Stefan Hertmans’s War and Turpentine in thirty languages », Translation Studies, 13:3 (2020), 271-290.
- Brems, Elke, Meylaerts, Reine et Van Etterbeeck, Myrthel, « “Ce livre semblera peut-être bizarre à certains”. Een bestseller uit de Eerste Wereldoorlog van de monnik-soldaat Martial Lekeux », Belgische Tijdschrift voor Nieuwste Geschiedenis XLVIII (2018), 66-84.
- Erll, Astrid et Rigney, Ann, Mediation, Remediation and the Dynamics of Cultural Memory (Berlin : De Gruyter, 2009) ; Erll, Astrid, « Reading Literature as Collective Texts. German and English War Novels of the 1920’s as Media of Cultural and Communicative Memory », Frame, 18 (2005): 48-69.
- Erll, Astrid, « Travelling memory», Parallax, 17:4 (2011), 4-18.
- Traduction personnelle. Brems, Elke, « Our shared history. Some thoughts on translation and cultural memory », dans : Lartinze Ojeda, Beatriz et Rodriguez Munoz, Maria Luisa (dir.), Translation in and for Society. Sociological and Cultural Approaches in Translation (Cordoba: UCOPress, 2019), 218-219.
- Brems, Elke, « Our shared history. Some thoughts on translation and cultural memory», dans : Lartinze Ojeda, Beatriz et Rodriguez Munoz, Maria Luisa (dir.), Translation in and for Society. Sociological and Cultural Approaches in Translation (Cordoba: UCOPress, 2019), 207-222.
- Notamment issues de la sociologie de la traduction telle que théorisée par Heilbron et Sapiro : Heilbron, Johan, « Towards a sociology of translation », European journal of Social Theory, 2:4 (1999): 429-444 ; Heilbron, Johan et Sapiro, Gisèle, « La traduction comme vecteur des échanges culturels internationaux », dans : Sapiro, Gisèle (dir.), Translatio. Le marché de la traduction en France à l’heure de la mondialisation (Paris: CNRS, 2008), 25-44.
- Notamment les méthodes des transferts culturels appliquées à l’histoire culturelle : Middell, Matthias, Cultural Transferts, Encounters and Connections in the Global 18th Century (Leipzig : Leipziger Universitätsverlag, 2014) ; Burke, Peter, « Lost (and Found) in Translation: A Cultural History of Translators and Translating in Early Modern Europe », European Review, 15/1 (2007), 83-94 ; Charle, Christophe, « Comparaisons et transferts en histoire Culturelle de l’Europe. Quelques réflexions à propos de recherches récentes », dans: Baby, Sophie, Zancarini-Fournel, Michelle, Histoires croisées : réflexions sur la comparaison internationale en histoire (Cahiers IRICE, 5:1, 2010): 51-73.
- Reception studies adaptées aux translation studies, notamment par Mona Baker : Baker, Mona, Translation and Conflict: A Narrative Account, (New York : Routledge, 2006).
- Batchelor, Kathryn, Translation and Paratexts, (London & New York : Routledge, 2018).
- Van Ginderachter, Maarten, « Belgium: too many pasts, too many memories? », dans: de Wever, Bruno (dir.), Belgium’ Diverging Memories. Is this so? If so, why? And is it a problem? (Re-Bel e-book, 15, 2015), 7.