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Koninckx, Christian (red.), De Belgische Marine sedert 1946. Een geschiedenis (Tielt : Lannoo, 2020) 272 p.

Jérôme Manise, UCLouvain

La Composante marine de la Défense belge célèbre en 2021 ses 75 ans d’existence1. Pour l’occasion, une publication2 qui retrace cette période a été initiée par l’Académie royale de Marine de Belgique, une ASBL fondée en 1935 qui a pour but de promouvoir la recherche maritime au sens large. La direction de l’ouvrage a été confiée au professeur Christian Koninckx (VUB), un spécialiste en histoire maritime et par ailleurs président de la Classe d’Histoire, d’Archéologie et d’Iconographie maritime de ladite Académie. Il a été aidé dans sa tâche par six autres contributeurs qui sont soit des officiers en retraite ou d’active de la Marine et des historiens. Cette publication s’inscrit dans un paysage historiographique où des synthèses générales sur la Marine ont déjà été publiées, dont le spectre chronologique dépasse cependant très largement celui retenu dans cette présente recherche. Le centrage sur une période plus limitée ainsi que l’étude de la première partie du 21e siècle permettent à la fois d’approfondir et de compléter nos connaissances sur la Marine depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

La publication s’organise autour de six chapitres chronologiques dont le bornage nous semble pertinent. Ce dernier correspond aux grandes étapes du développement de la Marine. Le premier chapitre plonge brièvement dans les époques médiévales et modernes avant de revenir sur les tentatives avortées de l’État belge, depuis 1830 jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, de créer une marine militaire permanente. Au cours de ce dernier conflit, la Royal Navy Section Belge (RNSB), composée de volontaires belges, sera le creuset de la future Force navale belge qui verra le jour finalement en 1946. L’expérience gagnée dans la lutte contre les mines marines au cours de ces années de guerre va être le point de départ d’une spécialisation durable de la future Force navale dans ce domaine. Ensuite, les trois premières années d’existence de la Force navale constituent la trame du deuxième chapitre. Cette époque est marquée par la continuation des opérations de déminage de l’Escaut et en Mer du Nord, entreprises dès la Libération, et la double appartenance de la Force navale aux ministères des Communications et de la Défense nationale. Le chapitre suivant couvre les années 1950 avec le développement important de la Force navale grâce à l’aide militaire américaine, suite à la détérioration du contexte sécuritaire international. Les événements de Corée, la coopération internationale notamment dans le cadre de l’Alliance atlantique et les opérations maritimes au Congo lors de l’indépendance sont successivement abordés. Outre les archives belges, les auteurs ont recouru à des archives américaines, britanniques et otaniennes. Un vaste chapitre couvre ensuite la longue période qui s’étend de 1961 à 1989. Les missions, les opérations de déminage effectuées, la modernisation de la flotte, les débuts de la coopération avec la Koninklijke Marine néerlandaise, les changements organisationnels, la Réserve et la formation sont respectivement abordés. Le cinquième chapitre couvre l’après-Guerre Froide jusqu’à nos jours (1990 à 2021). Cette époque est marquée par une réorganisation profonde de la Marine, une diminution drastique de la flotte et du personnel. Les différents déploiements opérationnels sont beaucoup plus diversifiés que lors des décennies précédentes : Golfe Persique, Adriatique, Somalie, Baltique, Afrique, Caraïbes et Méditerranée. Enfin, l’ouvrage se clôt par un chapitre destiné à dresser un tableau de l’évolution future de la Composante marine avec la modernisation en cours de la flotte de frégates et de chasseurs de mines et le défi du recrutement du personnel dans les années à venir. Il s’attache aussi à insister sur l’importance vitale de la mer pour l’économie belge.

L’ouvrage est admirablement illustré avec des photographies, des cartes et des fiches techniques des différents navires. Les chapitres bénéficient en outre d’une bonne contextualisation géopolitique. Les missions annexes menées par la Force navale pour la société civile et la recherche scientifique ne sont pas éludées. Néanmoins, une série de tableaux récapitulatifs détaillant l’évolution de la flotte, du personnel et du budget au cours de ces 75 ans aurait pu être utile. Ensuite, si le recours à des auteurs militaires permet d’obtenir des témoignages de première main, plusieurs d’entre eux ont vécu au plus près les événements qu’ils relatent, ce qui représente également une limite non négligeable au point de vue de la critique historique. Cette tendance n’est pas neuve et s’observe ailleurs dans l’historiographie militaire belge. Par ailleurs, le recours plus systématique à des documents d’archives étrangers ainsi que d’autres sources belges aurait pu donner d’autres perspectives de recherche qui restent pour l’instant à explorer. Malgré ces menues fragilités, l’ouvrage apparaît comme une référence incontournable pour toute personne qui souhaite appréhender l’évolution de la marine militaire belge tout au long de ses 75 ans d’existence. Enfin, il permet de mieux cerner le développement de l’expertise de la Composante marine dans la lutte contre les mines et la coopération avec sa consœur des Pays-Bas, modèle pour la construction d’une future Europe de la Défense.

- Jérôme Manise

Referenties

  1. Diverses appellations officielles ont été utilisées au cours de ces 75 ans pour désigner la Marine. De 1946 à 2002, cette dernière était dénommée Force navale. En 2002, la Marine est renommée Composante maritime. Enfin, en 2010, la Composante marine devient la nouvelle appellation officielle.
  2. Une traduction française est également disponible : Koninckx, Christian (dir.) ,La marine belge. De 1946 à nos jours (Bruxelles : Racine, 2021) 272 p.