APACS, un apax dans le paysage des archives des universités

Didier Devriese

Les Archives, Patrimoine et Collections spéciales de l’Université libre de Bruxelles (APACS) sont nées de la fusion en 2010, des Archives d’une part et de la Réserve précieuse, d’autre part. Ensemble, cette unité forme l’un des plus anciens services patrimoniaux universitaires en Europe.1

En octobre 1967, l’Université libre de Bruxelles crée un service d’archives ; celui-ci figure ainsi parmi les premiers services d’archives universitaires. A peu près à la même époque, vers la fin des années soixante, les ouvrages anciens, rares et précieux (LPB) forment l’embryon d’une nouvelle section : la Réserve des livres précieux. La riche bibliothèque du poète Max Elskamp héritée en 1932 lui est adjointe, ainsi qu’une partie des livres et documents provenant de la bibliothèque de l’historien Henri Pirenne.

La création des archives de l’Université répond, elle, davantage à une fonction historienne et documentaire qu’à celle d’un greffe : « il [le service] est chargé tout à la fois de rassembler et de conserver les documents administratifs qui ne sont plus d’utilité journalière dans les bureaux, et de réunir toute forme de documentation non officielle pouvant aider à éclairer l’histoire de l’ULB sous ces diverses facettes ». En outre, « il est apparu utile de rassembler […] certains documents originaux et cela dès leur rédaction : ainsi que les procès-verbaux des organes de décision de l’Université, les contrats et conventions conclus entre celle-ci et des tiers, des statuts et règlements, etc., et ceci sans attendre qu’ils acquièrent une valeur historique ». Le service est aussi institué comme centre de recherche sur l’histoire de l’Université.

Quant à la Réserve des livres précieux, communément appelée « Réserve précieuse », elle trouve son origine dans la « Réserve permanente », partie intégrante de l’ancienne bibliothèque centrale. On y conservait les ouvrages rares et précieux, ainsi que les livres d’art et les ouvrages hors format. En 1973, lors de la création de la Bibliothèque principale des sciences humaines (BPSH, aujourd’hui Bibliothèques des sciences humaines), la Réserve prit un premier départ en mineur. Son véritable essor date du début des années quatre-vingt, lorsqu’un important arrivage vint enrichir la jeune Réserve : les livres et les revues ayant appartenu au dramaturge Michel de Ghelderode offerts à la Bibliothèque de l’Université par les héritiers de Madame de Ghelderode. En plus des livres, le don comprenait du mobilier, des tableaux et de nombreux objets qui peuplaient l’univers intime de l’écrivain. Cet ensemble constitue aujourd’hui le musée Ghelderode.

En chiffres, APACS compte aujourd’hui plus ou moins 9500 mètres linéaires d’archives, d’imprimés et de littérature grise et environs 9500 mètres linéaires de collections précieuses. L’unité répond à plus de 3000 demandes documentaires par an et reçoit environ 750 lecteurs.

Henri Pirenne, dans son cabinet de travail de la rue Neuve-Saint-Pierre à Gand, 1930 (BE ULB – Archives, série iconographique - 2Y1-315-4).

Le prestigieux fonds Pirenne

C’est en janvier 1986, que les «papiers Pirenne» – 144 volumes – prennent place aux archives de l’ULB, rejoignant ainsi une partie de sa bibliothèque ; cette dernière a fait l’objet d’un important travail de numérisation accessible via la Digithèque Henri Pirenne. Les archives d’Henri Pirenne ont fait et font encore l’objet d’importants travaux de recherches, voir notamment : Devroey, Henri, and Arnaud Knaepen, eds. Henri Pirenne, Histoire de l’Europe éditée d’après les carnets de captivité (1916-1918), suivie des Souvenirs de captivité (2 volumes). Bruxelles: Editions de l’Université de Bruxelles, 2014. pp. xlvii, 430, 492. ISBN: 978-2-8004-1570-3.

APACS entame aujourd’hui un projet d’indexation de l’ensemble de la correspondance contenue au sein du fonds Pirenne.

Références