Le fonds de l’Alliance internationale Jeanne d’Arc/ St Joan’s International Alliance
L’Alliance internationale Jeanne d’Arc (AIJA) est une association internationale qui s’inscrit dans un mouvement féministe catholique. Elle est issue de la Catholic Women’s Suffrage Society, fondée en 1911 par un groupe de femmes qui luttent pour l’introduction du suffrage féminin en Grande-Bretagne. Lorsque le droit de vote est partiellement obtenu, l’organisation change de nom (Saint-Joan’s Social and Political Alliance) et étend ses revendications à toutes les inégalités sociales. Faisant partie des membres fondateurs du Comité de liaison des organisations internationales féminines, l’association se crée un important réseau international. Des sections nationales commencent à voir le jour dans d’autres pays dont en France, en Australie, au Brésil, aux États-Unis, etc.
La création de la section belge est une initiative de Magdeleine Leroy-Boy qui rencontre en 1935 Marie Lenoël, membre de la section française de l’AIJA. D’origine française, Magdeleine épouse un juriste belge, Jean Leroy. Durant la Seconde Guerre mondiale, le couple Leroy-Boy se réfugie en Angleterre et Magdeleine Leroy-Boy rejoint la section britannique ainsi que le groupe international Rentrée en Belgique, Magdeleine s’implique dans le féminisme international et fonde en 1966 la section belge de l’Alliance. Magdeleine Leroy-Boy préside la section belge jusqu’en 1974 et est, en parallèle, présidente de l’Alliance internationale de 1960 à 1974.
Les archives de l’AIJA ont été déposées au Carhif par Anne-Marie Pelzer. Elle-même a été présidente de la section belge et de l’Alliance internationale dans les années 1990. Anne-Marie dépose d’abord les archives que son mentor Magdeleine Leroy-Boy lui avait confié et ensuite, ses archives personnelles et celles de Maryvonne Stéphan (présidente de la section française et vice-présidente de l’Alliance internationale dans les années 1980). Après le décès d’Anne-Marie Pelzer, une dernière partie du fonds est arrivée au Carhif.
Dans ce fonds, des documents datant des années 1930 au début des années 2000 sont conservés. Les archives de l’AIJA sont divisées en trois parties (sous-fonds) se rapportant aux trois productrices (Magdeleine Leroy-Boy, Anne-Marie Pelzer et Maryvonne Stéphan). En ce qui concerne le classement, la partie de Maryvonne Stéphan était clairement identifiable. La distinction entre les parties de Magdeleine Leroy-Boy et de M.-A Pelzer a nécessité plus de travail. En effet, A.-M a réorganisé partiellement la partie de Magdeleine en ajoutant, notamment, des pièces de ses propres archives.
Les différentes parties du fonds d’archives témoignent de l’un des principaux champs d’action de l’AIJA : l’accessibilité des fonctions ecclésiales aux femmes
Cette lutte est visible à travers toutes les parties du fonds, composées en majorité de procès-verbaux ainsi que de la correspondance provenant de diverses régions du monde. L’AIJA est une organisation reconnue par l’ONU et a donc été invitée à assister à des événements et conférences organisés par des organismes internationaux tels que le Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC) et l’Organisation internationale du Travail (OIT).
En plus de ses actions, l’AIJA publie dès les années 1915 un journal intitulé, dans un premier temps, The Catholic Suffragist et qui deviendra par la suite The Catholic Citizen. Plusieurs versions de ce journal seront publiées après les années 1970. Le Carhif conserve les différentes versions de ce journal au sein de sa collection de revues.
L’inventoriage du fonds de l’AIJA a été achevé dans le courant de l’année 2023 et est maintenant ouvert à la consultation. L’inventaire complet est disponible via le catalogue en ligne du Carhif.
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