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La plateforme Belgium WWII, au croisement entre « encyclopédie » et « exposition virtuelle » : enjeux et perspectives

Guillaume Blondeau, Mons Memorial Museum

Le tournant numérique que connaît notre société depuis une vingtaine d’années modifie les modes de diffusion des savoirs, interrogeant les conditions de la production scientifique et de sa vulgarisation. Les musées, bibliothèques et centres d’archives, garants de la sauvegarde et de la valorisation du patrimoine, connaissent de profondes mutations induites par la révolution numérique. Cette dernière transforme profondément nos rapports à l’information et nos modes de consommation culturelle. L’examen critique de la plateforme en ligne Belgium WWII révèle de multiples enjeux qui dépassent le simple champ de la médiation des savoirs. Il stimule de nombreux débats, comme ceux du « web de données ouvert » (Linked Open Data) ou des « espaces virtuels interdisciplinaires et interinstitutionnels ». Plus globalement, il nous questionne sur la place de l’historien dans la sphère publique et sur la diffusion en ligne de contenus historiques de qualité à destination d’une large audience, dans le cadre plus vaste des « humanités numériques » (Digital Humanities). Dans un premier temps, il nous paraît important de replacer le projet Belgium WWII dans le contexte plus général de l’usage de l’internet comme support de transmission des savoirs, en mettant l’accent plus particulièrement sur un des vecteurs de vulgarisation scientifique les plus populaires : l’exposition virtuelle. Cette mise en perspective nous permettra, dans un deuxième temps, d’évaluer la pertinence du projet, aux regards des objectifs énoncés par ses concepteurs. Il s’agira de souligner les singularités de la plateforme numérique afin de faire ressortir, de manière critique, ses qualités et ses faiblesses.

L’architecture du site Belgium WWII.

La mise en ligne de contenus historiques, un défi partagé par l’ensemble des acteurs culturels et scientifiques : contexte et enjeux

La plateforme virtuelle Belgium WWII, accessible depuis le 27 septembre 2017, est un projet des Archives de l’État (CegeSoma), financé par la Politique scientifique fédérale dans le cadre d’un projet BRAIN (Belgian Research Action through Interdisciplinary Networks). Elle porte sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique. Évolutive, elle se concentre actuellement sur deux thématiques : la collaboration et la répression d’une part ; la justice en temps de guerre d’autre part. La plateforme se voulant évolutive, d’autres sujets pourront être abordés dans le futur. Elle s’inscrit dans la mission générale du CegeSoma, centre de recherche et de documentation – désormais intégré aux Archives de l’État - , qui se positionne comme un centre belge de référence pour l’histoire des grands conflits et moments de rupture sur les plans politique, social et culturel au XXe siècle. Il se veut autant au service des chercheurs et des étudiants que des médias et du grand public. Selon le Mission Statement de l’institution, elle tient compte de la portée sociétale des projets qu’elle met en œuvre veillant à la diffusion de ses recherches auprès d’une large audience. La création, en 2011, d’un secteur d’Histoire publique au sein de l’organisation, en complément aux secteurs de la documentation et des activités académiques, témoigne de cette préoccupation.

Avec la plateforme Belgium WWII, le CegeSoma n’en est pas à son coup d’essai en matière de diffusion de contenus historiques sur la toile. Les internautes ont déjà accès depuis plusieurs années au catalogue en ligne Pallas grâce auquel ils peuvent consulter des milliers de documents numérisés. En janvier 2014, le centre s’est lancé dans un projet de vulgarisation historique à destination du grand public en proposant une exposition virtuelle sur Bruxelles pendant la Grande Guerre. Si l’entreprise est intéressante, la trop grande rigidité du site web, couplée à une navigation fort linéaire qui propose une succession de textes et photographies, ne rencontre pas les objectifs d’attractivité que l’on peut attendre de ce type de média. Auparavant, en décembre 2012, le CegeSoma, en étroite collaboration avec la Bibliothèque royale, a mis en ligne le site The Belgian War Press qui permet la consultation de centaines de journaux belges parus pendant les deux guerres mondiales et conservés dans différentes institutions de notre pays. Le projet est avant tout un incroyable travail archivistique destiné principalement aux spécialistes, mais ses concepteurs ont souhaité également toucher un plus large public. Afin de stimuler les lecteurs non spécialisés, le site internet compte sur une interface conviviale et propose de courtes remises en contextes.

Afin de bien saisir les enjeux qui sous-tendent le projet Belgium WWII, posons quelques jalons qui ont marqué l’évolution des centres d’archives et musées qui tentent de conjuguer tradition et modernité, réel et virtuel, en pleine révolution numérique.1 Si des différences épistémologiques existent entre le domaine des musées et celui des centres d’archives et bibliothèques qui ont chacun développé des pratiques et méthodes spécifiques, nous nous concentrerons, ci-après, sur les points de convergence de ces entités du secteur culturel toutes deux confrontées au même défi : l’utilisation de l’internet pour diffuser un savoir scientifique via la mise en valeur d’archives, d’œuvres d’art ou d’objets qu’elles conservent.

Les centres d’archives et musées ont très vite utilisé les potentiels de l’Internet, tant pour améliorer la conservation et l’inventorisation de leur patrimoine que pour diffuser leurs collections, tout en communiquant sur leurs activités. Dès le milieu des années nonante, les grandes institutions culturelles s’offrent un site web, vitrine statique à destination de leurs visiteurs.2 En parallèle, elles utilisent ce nouveau média pour rendre accessible leurs bases documentaires dont l’informatisation avait débuté dix ans plus tôt. En 1995, par exemple, les collections des musées de France mettent en ligne leur catalogue collectif déjà disponible sur Minitel depuis 1992. La révolution numérique est en marche. Elle induit de nouvelles pratiques qui accompagnent une professionnalisation accrue des institutions muséales. Cette période correspond également au développement de politiques institutionnelles tournées vers les publics. Cette mutation engendrera au début des années 2000, la création de services dédiés exclusivement aux publics dans la majeure partie des institutions culturelles, alors qu’en parallèle, l’« histoire publique » (Public History) rencontre un plus grand intérêt. Le développement d’outils numériques au sein des institutions (bornes de consultations, dispositifs interactifs, audioguides, etc…) ou en dehors de ses murs (cd-rom, dvd et podcasts dans un premier temps, applications pour tablette et smartphone, ensuite) ne cesse d’évoluer à mesure que la frontière entre réel et virtuel se dissipe3, ouvrant de larges débats sur le statut et l’utilisation de la copie digitale d’une œuvre ou d’une archive. L’internet rend tangible le concept de démocratisation culturelle en facilitant l’accès d’un très large public aux contenus scientifiques bruts (une fiche d’inventaire et ses métadonnées, ou un article scientifique par exemple) ; mais aussi en lui permettant d’explorer des contenus interprétés, idées et concepts vulgarisés à son attention.

La forme la plus répandue de ce type de médiation des savoirs scientifiques est celle de l’exposition virtuelle. L’exemple du « Réseau Canadien d’information sur le patrimoine » (RCIP) est particulièrement représentatif. En 1995, il produit sa première exposition en ligne qui permet, en 2001, le développement du « Musée virtuel du Canada ». Cette structure aide les institutions culturelles et organismes patrimoniaux canadiens à mettre en lumière leurs savoirs et leurs collections sous la forme d’expositions virtuelles, dans un but pédagogique. Ces expositions en ligne, au départ très linéaires et composées de pages HTML statiques contenant des images et du texte, évoluent afin de privilégier l’expérience de l’utilisateur en lui proposant une plus grande interactivité et des contenus multimédia variés. Elles prennent des formes complexes, souvent hybrides, se déclinant sur des plateformes multimédia qui combinent des formes de médiation complémentaires. Depuis quelques années, les projets de mises en ligne d’expositions virtuelles se multiplient et quittent la sphère exclusive des institutions patrimoniales.4 Des initiatives indépendantes, souvent collaboratives, voient également le jour alors que les relations entre les milieux scientifiques, culturels et patrimoniaux s’enrichissent à travers des démarches interdisciplinaires.5 Citons quelques exemples qui illustrent la mise en réseaux de différentes institutions sur la toile et le croisement de différents types de médiation sur un même site web. La plateforme Europeana, en plus de donner accès à un grand nombre de ressources provenant d’institutions culturelles européennes (ou du grand-public, plus récemment), propose également des contenus interprétatifs sous la forme d’expositions virtuelles construites au départ des ressources des organismes qui font partie du réseau. C’est également le cas du Google Art Project (devenu ensuite Google Art&Culture), lancé en 2011, qui constitue un exemple de partenariat public-privé de grande ampleur. À une autre échelle, des organismes nationaux comme la Bibliothèque Nationale de France ou la Bibliothèque royale proposent également, sous la forme de galeries, des expositions virtuelles ou des dossiers thématiques qui mettent en perspectives et donnent du liant aux différentes archives numérisées présentées de manière brute, accompagnées de notices et de quelques métadonnées, dans d’autres sections de leurs sites web.

Ces mises en lignes de contenus sont intimement liées à la numérisation des archives et des collections muséales. La digitalisation des sources peut être antérieure à la conception du projet de médiation virtuel, comme c’est majoritairement le cas dans les projets cités plus haut. L’exposition s’inscrit alors dans un programme plus général de valorisation des collections, autant en ligne que via des médias traditionnels. Un autre exemple est celui de l’exposition virtuelle 1914-1918 : la Première Guerre mondiale dans les Archives de la Planète, particulièrement réussie, qui fait suite à l’achèvement en 2015 de la numérisation de la totalité des images du Musée Albert-Kahn relatives à la Grande Guerre. L’exposition fait partie d’un plan pluriannuel d’étude et de valorisation de ce fonds numérisé, qui s’achèvera en 2018 par la publication d’un catalogue collectif de référence.6 Dans d’autres cas, l’objet ou le document est spécialement numérisé dans le but d’être présenté dans un dispositif virtuel. On le comprend ; il ne s’agit plus uniquement pour les centres d’archives d’assurer la numérisation brute de leur patrimoine afin de le préserver et de le rendre accessible aux chercheurs ou étudiants. Au contraire, ces institutions cherchent de plus en plus à sensibiliser un public plus large. Pour ce faire, elles empruntent des pratiques issues du monde des musées et expositions. Elles sont alors amenées à développer un discours scientifique vulgarisé afin de mettre en perspective leur patrimoine numérisé et le rendre intelligible au plus grand nombre.

À l’heure de l’hyperconnectivité, de l’Open notebook science,7 des transmédia et de la multiplication des modes d’accès aux savoirs qui se déclinent sous la forme de « formations en ligne ouvertes à tous » (Massive open online course, Mooc), de « cartes mentales partagées » (Collaborative Online Mindmapping), de « jeux sérieux » (Serious games), d’ « encyclopédies coopératives » comme Wikipédia, ou encore d’expérience digitale utilisant les réseaux sociaux8, quelles peuvent être les vocations d’une plateforme virtuelle? Le CegeSoma répond directement à cette question en présentant les objectifs précis du projet Belgium WWII aux visiteurs du site web.

La plateforme Belgium WWII : objectifs et concrétisation, expérience de visite et contenus

« Belgium WWII est une nouvelle plateforme virtuelle entièrement consacrée à la Belgique durant la Seconde Guerre mondiale. À l’heure des fake news et autres informations non contrôlées, le CegeSoma (Centre d’Études et de Documentation Guerre et Sociétés contemporaines) a conçu une plateforme en ligne offrant une information de qualité sur des faits sensibles relatifs à la Seconde Guerre mondiale. Bien que le conflit se soit terminé il y a plus de 70 ans, il continue à peser sur notre société et à faire l’objet de débats et de controverses tant dans l’espace public que dans l’intimité des familles. »
En quelques mots, le CegeSoma rappelle la portée sociétale du projet. Margot Brulard, maître d’œuvre de la plateforme aux côtés de Chantal Kesteloot et de Tamar Cachet, abonde dans ce sens en présentant le but de la plateforme comme étant de « réduire l’écart qui existe aujourd’hui entre l’opinion publique […] et les recherches scientifiques ».9 Les finalités pédagogiques et éducatives guident le projet qui entend présenter sereinement les faits historiques de manière critique et nuancée. En effet, si l’histoire de la collaboration et de justice en Belgique pendant la Seconde Guerre mondiale fait l’objet d’un très large consensus au sein de la communauté scientifique, la mémoire collective est loin d’être apaisée. Face à l’utilisation erronée, abusive ou maladroite de l’histoire, la plateforme vise, parmi ces publics cibles, les journalistes, hommes et femmes politiques afin qu’ils puissent « comprendre et interpréter au plus juste le passé de la Belgique en guerre ». Le projet s’adresse avant tout au grand public, aux étudiants du secondaire et aux chercheurs, dans le but, toujours, de permettre une meilleure compréhension du passé. Les contenus sont disponibles en français et néerlandais et, partiellement, en allemand, afin de s’adresser aux trois communautés linguistiques du pays. Le type de discours privilégié est exclusivement descendant. Alors que la question de l’équilibre didactique entre « savoirs », « connaissances » et « compétences » fait toujours débat, à l’heure du « tout collaboratif », le CegeSoma a décidé de positionner l’utilisateur de la plateforme comme récepteur d’un discours scientifique vérifié. Ce choix stratégique fort est certainement un des atouts majeurs du projet qui bénéficie du crédit d’une équipe scientifique solide. Les contenus ont été rédigés par 61 experts reconnus provenant des trois communautés linguistiques du pays. Cette approche académique est contrebalancée par l’utilisation de formes de médiation variées et une expérience de visite très fluide et intuitive qui permet à l’utilisateur de développer son propre parcours de consultation. Le site web est particulièrement dense. Il compte 1371 pages et se divise en quatre sections totalement interconnectées, le visiteur pouvant librement passer de l’une à l’autre d’entre elles.10

Chaque article est accompagné d’une brève bibliographie. Des liens facilitent la navigation du visiteur vers d’autres pages du site web,

La première section intitulée « La Belgique en guerre » est certainement la plus volumineuse. Elle se présente sous la forme d’une encyclopédie en ligne regroupant différentes contributions de vulgarisation scientifique illustrées par des vidéos d’archives, des schémas, des interviews des auteurs ou des photographies. Les textes ne dépassent jamais 800 mots. La plupart (60 %) ont une longueur comprise entre 300 et 500 mots, format parfaitement adapté au public visé et à une lecture sur le web.11 Notons la présence d’une courte bibliographie pour chacun des textes. L’équilibre entre les textes, bien structurés, et les autres médias est savamment étudié et permet une consultation agréable au départ de quatre ensembles concernant la « collaboration » et la « justice » en Belgique pendant le conflit. Le premier, intitulé sobrement « Articles », comprend 194 entrées relatives majoritairement à des concepts généraux, des entités ou des institutions. Il brasse des thématiques très variées. Le deuxième propose la courte biographie de 70 personnalités. Le visiteur peut également obtenir des informations sur des lieux géographiques en utilisant une carte interactive. Le dernier ensemble présente des évènements historiques clés sous la forme d’une ligne du temps couvrant la période d’octobre 1907 à août 1945. Afin de faciliter l’exploration des différents ensembles, le visiteur peut utiliser des filtres qui lui permettent de procéder, de manière très intuitive, à des recherches thématiques à l’aide de mots-clés. Cette encyclopédie virtuelle nous offre un panorama très vaste à propos des thématiques de la collaboration et de la justice entre 1939 et 1945. Son objectif n’étant pas d’être exhaustif, le comité scientifique a dû opérer des choix parmi les sujets à aborder. Cette sélection est cohérente et laisse la place à des évolutions possibles dans le futur. La carte géographique, peu fournie, est certainement à compléter. De même la ligne du temps s’arrête un peu tôt, ne permettant pas d’aborder pleinement, dans cette partie du site web, la question de la répression dans l’immédiat après-guerre ou celle, plus vaste, de la mémoire. La deuxième section intitulée « 5 questions essentielles » utilise la vidéo comme support de médiation. Deux types de discours sont développés. Aux questions sur la « collaboration », les concepteurs répondent par des vidéos au ton résolument pédagogique qui visent un public plus jeune. Des dessins et schémas animés viennent illustrer un discours particulièrement bien vulgarisé dans un souci éducatif. Les réponses aux questions sur la « justice » prennent, quant à elles, la forme d’interviews plus classiques. Ce mélange de genre, entre les deux séries de questions, est un peu désarçonnant. La troisième section se propose de découvrir l’histoire de 17 témoins, anonymes ou personnages célèbres, hommes, femmes ou enfants. À travers des lettres, des photographies, des objets personnels mais aussi des témoignages, le visiteur plonge dans l’intimité des récits qui révèle l’impact de la guerre sur tout un chacun. La dernière section « Au cœur de la Belgique occupée » propose d’aborder plus en profondeur 11 thèmes qui font chacun l’objet d’un développement plus important. Les textes comptent ici, le plus souvent, plus de 1200 mots.12

Les quatre sections présentées rapidement ci-dessus ne se consultent pas de manière linéaire, dans un ordre précis qui serait imposé par l’architecture du site web. Au contraire, l’utilisateur est libre de composer sa visite comme il l’entend, en voyageant avec une grande souplesse à travers l’ensemble du site. Il peut composer sa propre expérience de visite en utilisant les liens multiples qui lui sont proposés afin d’approfondir une même thématique ou au contraire pour découvrir d’autres aspects. Il peut alors cheminer d’une section à l’autre du site, expérimentant différents modes de médiation, complémentaires, de manière fluide et ergonomique. Un champ de recherche, clairement identifié sur le site, lui permet également d’avoir accès à des articles précis à tout moment. Notons qu’une page « Le coin des professeurs » devrait voir le jour afin de faciliter l’utilisation du site web par les professeurs et leurs élèves.

En guise de conclusion

Le CegeSoma et ses partenaires (Belspo, UGent, UCL, Ulg, Sonuma, Fond Wernaers, KBR, Instituut voor Publieksgeschiedenis) ont réussi le pari audacieux de mettre en place une plateforme virtuelle qui répond aux besoins d’une information concise et fiable destinée au grand public. À travers ce projet, ils affirment le rôle sociétal de l’historien et la nécessité de diffuser les résultats de recherches académiques auprès d’une large audience. L’objectif est toujours de permettre une meilleure compréhension du passé. Cet enjeu est particulièrement important en ce qui concerne les thématiques de la « Justice » et de la « Collaboration » qui font toujours l’objet de débats dans l’opinion publique, alors qu’un consensus prédomine parmi la communauté scientifique. La difficulté du projet réside dans la volonté des concepteurs du projet de s’adresser à des publics fort variés: journalistes, hommes et femmes politiques, historiens, enseignants,… Pour répondre à cet objectif, la plateforme propose des formes de médiation complémentaires et utilise différents médias au sein d’une architecture fluide et non linéaire qui permet aux utilisateurs de naviguer facilement parmi les contenus. Ces-derniers sont particulièrement riches grâce à la collaboration de dizaines de scientifiques qui arrivent à présenter leurs savoirs de manière claire et concise. L’aspect évolutif du projet permettra de compléter certains aspects et de proposer des dossiers pédagogiques qui faciliteront le travail des enseignants. Si le projet a pu bénéficier d’une bonne communication lors de son lancement, notamment grâce à la diffusion sur les réseaux sociaux de petites capsules vidéo, le référencement du site web pourrait être optimisé afin le rendre incontournable pour toute personne cherchant des informations à propos des thématiques de la « Collaboration » et de la « Justice » pendant le second conflit mondial.

- Guillaume Blondeau

Webreferenties

  1. Mission Statement: http://www.cegesoma.be/docs/media/Divers/missionstatement_fr.pdf
  2. exposition virtuelle: http://www.brussels14-18.be/select_language
  3. The Belgian War Press: https://warpress.cegesoma.be/nl
  4. leur catalogue collectif: http://www2.culture.gouv.fr/documentation/joconde/fr/apropos/presentation-joconde.htm
  5. Musée virtuel du Canada: http://www.museevirtuel.ca
  6. Europeana: https://www.europeana.eu
  7. Google Art&Culture: https://artsandculture.google.com
  8. Bibliothèque Nationale de France: http://expositions.bnf.fr/index.php
  9. Bibliothèque royale: https://www.kbr.be/fr/galerie
  10. 1914-1918 : la Première Guerre mondiale dans les Archives de la Planète: http://www.14-18.albert-kahn.hauts-de-seine.fr
  11. projet Belgium WWII: https://www.belgiumwwii.be/le-projet.html
  12. Margot Brulard: https://be.linkedin.com/in/margot-brulard-476b89b7
  13. Chantal Kesteloot: http://www.cegesoma.be/cms/chantal_fr.php
  14. Tamar Cachet: http://www.cegesoma.be/cms/pdf.php?pge_art=608&article=3249&pagnbr=39&pagofs=13
  15. 61 experts: https://www.belgiumwwii.be/les-auteurs.html

Referenties

  1. Concernant les musées, lire : Baujard, Corinne, Du musée conservateur au musée virtuel (Paris : Hermes Science Publications, 2013) ; Welger-Barboza, Corinne, Le patrimoine à l’ère du document numérique. Du musée virtuel au musée médiathèque (Paris : L’Harmattan, 2014).
  2. Bowen, Jonathan, Bennet, Jim, Johnson, James, ‘Visiteurs virtuels et musées virtuels’, in Culture et Musées, n°13 (1998), pp. 109-127.
  3. Vial, Stéphane, La fin des frontières entre réel et virtuel : vers le monisme numérique (Paris : L’Harmattan, 2016), pp.135-146.
  4. Mathey, Aude, Le musée virtuel. Les nouveaux enjeux (Paris : Le Manuscrit, 2011), pp.24-26.
  5. Roustan, Mélanie, Monjaret, Anne, Chevallier, Philippe (s. dir.), La recherche dans les institutions patrimoniales. Sources matérielles et ressources numériques (Villeurbanne : Presse de l’ENSSIB, 2016).
  6. ‘Une exposition virtuelle sur la Première Guerre mondiale au musée départemental Albert-Khan’ in La lettre de l’OCIM, n°169 (janvier-février 2017), pp.44, 45.
  7. Owens, Trevor, ‘Curator in the Open: A case for iteratively and openly publishing curatorial research on the web’, in Curator: The museum journal, 59:2 (2016), pp. 427- 442.
  8. Nous pensons par exemple à l’expérience « Léon Vivien » lancée par le Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux en 2014 : http://www.archimag.com/archives-patrimoine/2014/05/23/leon-vivien-poilu-facebook
  9. Vidéo mise en ligne le 01 décembre 2015 : https://www.youtube.com/watch?v=KF9fpO3aUMY
  10. En tenant compte des 3 langues utilisées sur le site. Données obtenues via le logiciel crawler SEO et analyseurs de logs Oncrawl, utilisé le 13 mars 2018 ; couplées aux informations récoltées à la même date grâce au logiciel Xenu.
  11. Données obtenues via le logiciel crawler SEO et analyseurs de logs Oncrawl, utilisé le 13 mars 2018.
  12. ID.